Avant que Pauline ne publie son dernier article, laissez-moi vous parler de mon ami le gaz.
Lorsque l’on sait que l’on part en voyage et qu’on ne maîtrise pas un sujet technique, il existe 2 méthodes :
1) On se renseigne (notamment sur internet)
2) On se dit qu’on verra bien en temps voulu
Pour moi, le sujet que je pressentais comme compliqué était la gestion du gaz, les bouteilles et les embouts étant propres à chaque pays et à chaque marque. Pour les non connaisseurs, le gaz est l’énergie indispensable pour la vie à bord du camping-car (surtout en camping sauvage où il n’y a pas de prise électrique…). Sans lui, pas de nourriture chaude, pas de douche chaude, pas de chauffage et pas de frigo (et oui, il faut une flamme pour faire du froid !).
J’ai donc testé la méthode 1). Au bout de 3 sites et du 53ème avis divergent sur le forum du guide du routard consacré au sujet (vous pouvez re-remplir les bouteilles au GPL dans les pays de l’est et du sud sans problème, je fais ça depuis des années sans aucun problème ; surtout pas, c’est très dangereux et les assurances l’interdisent ; c’est possible mais il faut mettre un filtre car sinon ça encrasse les appareils ; il faut absolument une bouteille spécifique à commander en Belgique pour cela ; le GPL étant un mélange de butane et de propane, il n’y a aucun problème ; pas plus de 20 litres de GPL dans une bouteille sinon ça risque d’exploser ; il faut absolument les adaptateurs X machin truc pour pouvoir adapter les bouteilles des différents pays ; etc ; etc) j’ai décidé d’appliquer la méthode 2). Partant avec 2 bouteilles de 13 kg de propane Intermarché (qui ne sont pas les mêmes que celles de Carrefour car sinon c’est trop facile), on aura bien le temps de voir venir !
Quelques mois après, voici donc l’histoire de nos bouteilles, qui nous ont permis de rentrer en France sans aucune panne.
La bouteille 1 Intermarché s’est retrouvée vide en Allemagne. Ce pays n’autorisant pas de re-remplir les bouteilles, j’ai dû me séparer d’elle assez lâchement je l’avoue (dans le local poubelle d’un camping, n’ayant pas de déchetterie sous la main).
Nous avons donc acheté une bouteille de propane en Allemagne.
– « On peut l’échanger ? » demandai-je à la station service.
– « Oui, bien sûr, dans toutes les stations Shell mais seulement en Allemagne ».
J’applique donc la méthode 2).
Finalement, nous retrouverons à remplir la bouteille avec du propane à Bratislava. Elle nous accompagnera jusqu’à la frontière Franco-Italienne où de jeunes allemands l’on récupéré pour la ramener dans une station Shell… en Allemagne bien sûr.
Celle-ci a réussi l’exploit de partir et de revenir avec nous ! Après avoir été vidée et stockée 2 mois sous notre table de salle à manger (on trouve de la place où on peut), j’ai pu la faire remplir en Grèce… avec du GPL (bien sûr pas plus de 20 litres, sinon ça risque d’exploser). Pour ce qui est de tous les avis des forums qui nous avertissent de tous les risques et problèmes avec ce procédé, j’applique la méthode 2).
On se souviendra longtemps de notre arrivée en Slovaquie, avec 1/3 de bouteille de propane restante et 10°C dehors. Il y a urgence. Arrivés dans le pays, on tente notre chance dans les stations services pour remplir les bouteilles au GPL. Verdict après 3 stations : pas possible. Quelle joie de trouver alors dans une station des bouteilles de propane enfermées ne demandant qu’à venir nous sauver :
– « Peut-on acheter une bouteille ? (avec les gestes de la main pour se faire comprendre)
– Non, seulement échange.
– Comment je peux faire pour en acheté une ? »
Haussement d’épaules, aucune réponse et air de dédain.
Au bout de la troisième station avec le même discours, on commence à péter les plombs. Heureusement, à la quatrième, le vendeur – qui est le premier à nous parler en anglais – nous dit qu’il faut aller dans un magasin de bricolage pour en acheter. Logique ! Pourquoi n’y avons nous pas pensé plus tôt ? 70€ plus tard (30 de gaz et 40 de consigne), nous voici avec une nouvelle bouteille qu’on ne pourra pas échanger car on ne sera plus dans le pays…
C’était sans compter sur la sympathie grecque. A une station où je demande à, soit échanger, soit faire remplir ma bouteille, le vendeur – après avoir passé quelques coups de téléphone – me dit de me rendre en haut de la rue… chez le boucher.
– « Pardon ?
– Oui, vous tournez à droite au feu, et vous verrez une boucherie sur votre droite.
– ??!??! »
(dialogue original en allemand).
Un peu sceptique, nous suivons ses indications. Le boucher sort et me prie d’attendre. Mais attendre quoi ? Je comprends au bout de 10 minutes en voyant arriver le vendeur de gaz avec son pickup, qu’il l’a fait appeler pour nous. Celui-ci accepte d’échanger ma bouteille slovaque avec une au butane, mais est désolé de ne pouvoir échanger ma bouteille française. Un vieux monsieur sorti de nulle part et qui a suivi la scène, discute avec mon vendeur et revient avec une petite bouteille de propane hors d’âge. Le vendeur me fait le tout à 30 € sur un bout de trottoir en face d’une boucherie. Ca, c’est la Grèce !
Ma bouteille Grecque une fois utilisée finira chez un vendeur de gaz qui me la reprend une bouchée de pain.
La petite bouteille du vieux monsieur sera surnomée « bouteille joker », car s’il ne nous reste plus qu’elle, c’est qu’il faut s’activer à trouver du gaz ! Elle passera un mois et demi dans la soute et ne sera utilisée qu’en France, ce qui est une bonne nouvelle pour nous… Elle finira sûrement dans une déchetterie cette fois.
Pour utiliser tout ce petit monde, il m’aura fallu des raccords et des embouts propres à chaque bouteille et à chaque pays. Si j’osais, je dirais : « un joyeux bordel ! » Alors s’ils vous plaît : Total, Shell, Gazprom, ou bien même nos amis de Bruxelles, uniformisez-nous tout ça !
Voici donc l’histoire de nos bouteilles de gaz. Je vous passe la gestion des eaux propres, des eaux usées et des toilettes, car l’histoire risquerait d’être trop longue !
En tout cas, lorsque vous partez et que vous ne maîtrisez pas un sujet technique, privilégiez la méthode 2). Ce n’est certainement pas la plus efficace mais c’est celle qui vous ramenera le plus de souvenirs !
Matthieu
Qui aurait cru que tu pourrais nous faire un tel récit d’aventures sur le sujet : bouteille de gaz. « Vous avez quatre heures ». Bises
j’adore ton histoire de bouteilles ! C’est vrai qu’on ne pense pas à tout ça quand on voyage par écran interposé. J’espère que tu as des tas d’anecdotes de ce genre là. Tu pourras nous écrire un livre de voyage. Grosses bises à tous les trois. Et trois c’est justement aujourd’hui : le 3 décembre l’anniversaire de mon petit loup. Bisous bisous cœur.
je compatis tellement matthieu :)!! ton récit m’a rappelé les péripéties vécues en croatie, où j’avais passé trois semaines en camping, et où le réchaud-gaz devient un de tes meilleurs amis (à égalité peut-être avec la batterie de voiture sur laquelle tu te rends compte que tu peux brancher une ampoule, quand il fait nuit à 17h!). et puis un jour, stupeur, la bouteille est vide, et tu te dis que bêtement tu iras à une station comme chez toi, dans ton pays, et puis finalement ça te prend la journée pour comprendre où on en vend, qui en vend, et les gens te voient désemparée (parce que tu as fini au fin fond d’une zone industrielle sur les conseils d’un gars du camping qui avait vaguement compris ce que tu voulais, et que tu cours avec ta bouteille à la main comme passepartout avec ses clés dans le fort). au final, tu gardes le souvenir d’une épopée (n’ayons pas peur des mots), mais je ne pourrai même plus te dire où l’on trouve du gaz en croatie (retour donc à la case 1) « les commentaires des autres voyageurs qui ne servent à rien »^^)
vous êtes basés où maintenant?
Coucou les aventuriers !
Que de péripéties avec ces satanées bouteilles ! Je n’aurais jamais pensé que cela était aussi compliqué…
Faites un gros bisous à Martin pour son anniversaire.
Hâte de vous voir tous les 3 !
Gros bisous.
Marlou et Manu
Bravo Matth ….les eaux (propres et usées), le gaz …Ah ! ces histoires de bouteilles, quel gestionnaire !
Une bonne bouteille de St Joseph t’attend à l’arrivée, tu pourras t’en occuper en toute quiétude.
Bises à vous trois et merci pour vos récits toujours remplis d’humour et de découvertes.
MERCI POUR CE SUPER RECIT HUMORISTIQUE.NOUS PARTONS EN ROUMANIE POUR CINQ SEMAINES AVEC 2 BOUTEILLES DE 13 KG, CROISONS LES DOIGTS……..POUR 6 SEMAINES EN SAUVAGE…………..
Bonjour Mathieu,
Je viens de lire votre blog sur le gaz et nous sommes dans la même position que vous à l’époque et nous n’avons pas rencontré de pb jusqu’à maintenant.
Pourriez-vous nous donner l’adresse où vous avez fait remplir votre bouteille à Bratislava si vous vous en souvenez ?
Merci beaucoup.
Elodie.